AVERSION
Il a fallu que je lui emprunte ses plus beaux habits Il a fallu que je lui subtilise son masque ranci Que je fasse mienne sa nauséabonde aversion Que j’apprenne par cœur ses terribles oraisons Même un court instant, l’exercice ne fut guère aisé Mais nécessaire, car sinon, impossible de juger Très difficile à supporter, j’en avais la nausée Me voilà donc durant une poignée de secondes …dans la peau d’un xénophobe
Incapable de faire face à ma propre vérité Incapable d’assumer mes choix erronés Je rends mon prochain responsable de mes déboires Je me serre de l’autre tel un exutoire Ma nation, ma mère, me claque la porte au nez Alors qu’elle ouvre grands ses bras à tous ces demeurés Au nom de sa soi-disant sacro-sainte liberté Me voilà, moi, relégué au dernier rang, celui des oubliés Et puis, lui est différent…plus ci, plus ça, moins ci, moins ça Quoi qu’il en soit, le responsable de tout est bel et bien là Le coupable tout désigné, ma cible préférée Lui, a mauvaise réputation Moi, je suis la raison
Non, décidément c’est bien trop pour moi ! Vite, je dois m’extirper de cette panoplie ! Et redevenir un poète qui ne veut pas être roi Je ne suis pas contaminé, Dieu merci. Ce que je sais aujourd’hui, C’est que je vous juge sur vos actes, vos valeurs Que votre peau soit comme la mienne ou comme la sienne Nous sommes issus de la même version Et c’est ceux qui prône l’idéologie d’une autre version…que j’ai en aversion…
John Renmann 03 août 2015
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