Au commencement étaient les plus doux des habits : les bras d’une mère aimante.
Puis, la mode “petite – grande enfance” tomba trop vite en désuétude.
Porter la panoplie d’ado était, ma foi, fort grisant.
Le textile, un peu rebelle, me donnait envie de briser les habitudes
Mais il fut à l’origine de réactions épidermiques et pathologies étranges :
Une éruption de boutons, malvenue, alors que je découvrais flirts et romances.
Mais aussi une surdité qui me touchait dès que s’adressaient à moi les parents.
J’ai parfois eu à me déguiser pour me dissimuler, tous les sens aiguisés.
Pour passer pour ce que je ne suis pas, et avoir la paix.
Au début, je me suis senti très à l’étroit dans la tenue de père
Elle était bien trop grande pour moi, mes épaules y flottaient allègrement
Mais je reconnais que la porter me rendait vraiment fier
Et qu’elle était de rigueur pour prétendre entrer à la table des grands
On m’a souvent fait porter le chapeau, j’ai dû mettre des gants.
Je me suis retrouvé plus d’une fois à côté de mes pompes, râlant.
Mais sans non plus être obligé de retourner ma veste.
Grâce à ceux avec qui j’étais « cul et chemise », du reste.
L’habit de vieillard, un peu fripé, n’attend qu’à être porté.
Mais d’ici là j’ai encore nombre de panoplies, costards et vestes à exhiber.
Sans parler de tous ces textes suspendus sur mon étendage
Et que je me dois de partager avec mon entourage.
John Renmann, 21 juin 2015
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